Halte là ! Que désirez-vous ? Je ne vous connais pas. Bon… Vous semblez être des gens honnêtes. Vous avez certainement déjà payé le péage à la porte de pierre – le Steintor.

Longtemps, il n'y eût ici que des marécages. Avec la première expansion de la ville au Moyen-Âge, nous avons construit la route du barrage – Dammstraße en allemand. A l’époque c’était juste un barrage en planches fait de bâtons de bois à travers le terrain marécageux. Et bien sûr nous avions besoin de la porte du barrage ici pour protéger la ville. La porte se dresse sur des poutres de chêne massif – dans l’eau. Aujourd’hui encore, aucune des maisons de la rue Dammstraße n’a de sous-sol.

Oui, la porte du barrage, le Dammtor, c'est une double porte solide comme je les aime – avec deux passages et deux ponts-levis. De cette façon, on peut entrer et sortir en même temps, et nous pouvons tout contrôler.

A Pattensen, nous avons aussi le sens de l’esthétique. Vous pouvez voir deux reliefs sculptés sur le mur d’enceinte de la ville : le voile de Sainte-Véronique de la crucifixion de Jésus-Christ, ainsi qu’une tête d’enfant tournée vers la porte. Cela devrait nous porter chance. Nous en avons vraiment besoin à Pattensen.

Après tout, nous avons souvent déjà été pris d'assaut et pillés par des troupes ennemies. Pendant la querelle de Hildesheim, Pattensen a dû subir une lourde défaite, de même que 100 ans plus tard lors de la guerre de trente ans. Mais en tant que gardien, je ne lâche pas non plus de vue l’ennemi situé à l'intérieur. A chaque instant le coq rouge est à l’affût d‘une occasion à saisir, oh là là !

Devinez-vous de quoi nous parlons ? Pensez à nos nombreuses maisons à pans de bois, rapprochées, avec leurs toits de chaume... C’est cela. Le feu. C'est pourquoi je guette toujours la fumée et déclenche immédiatement l’alarme avant que l’incendie ne devienne une catastrophe. Avec la hallebarde, cette « hache à manche », je peux non seulement fracasser le crâne des assaillants, mais aussi arracher la paille brûlante des toits.

À Pattensen, nous avons tiré les leçons des incendies. Petit à petit, nous avons pu mettre fin à leurs ravages. Il fut interdit de construire les maisons si près les unes des autres. Et là où c'était malgré tout le cas, des murs coupe-feu furent érigés.

Reprenez votre chemin – ici le long de la rue Dammstraße. Vous pouvez l’apercevoir entre les maisons.